18 Octobre 2019 Cliquez sur l'affiche pour aller voter, merci... Action - Historique | La voiture s’arrêta devant le portail d’une grande propriété bordelaise : Château Armandine. Antoine Leyrac regarda à nouveau l’adresse griffonnée sur un papier, pour confirmer sa destination. C’était bien ici. L’homme qu’il avait eu la veille au téléphone lui avait dit qu’il avait des renseignements sur son père.
En effet, Antoine n’a pas connu son père. Né en juillet 1942, la seule chose que sa mère a bien voulu lui dire de lui, c’était cette sempiternelle phrase : « Il a voulu faire de la résistance et il en est mort ! ». Les années passant, Antoine a senti le besoin d’en savoir plus sur le passé de son père, de connaître ses racines. Encouragé par sa femme Josiane et sa tante Berthe, qui elle, a subi l’expérience des camps de la mort et en a réchappé, Antoine a contacté les associations d’anciens combattants, afin de savoir si des personnes auraient connut son père. Après quelques mois sans réponses, ou réponses négatives, un ancien curé, à la retraite, en soin dans un hôpital envoya une lettre et il écrivit qu’il serait ravi de s’entretenir avec lui, afin de parler de la petite expérience qu’il a vécut en sa compagnie. |
Le vieil homme ne savait pas grand-chose, mais le peu qu’il apprit à Antoine lui permit déjà de se faire une petite idée sur le caractère de son père. Celui-ci a en effet côtoyé Christian Leyrac dans un wagon qui les menait à Dachau. Le curé lui expliqua que son père n’était vraiment pas beau à voir. Il avait été interrogé par la Gestapo, et vu les méthodes de celle-ci, il était étonné que cet homme soit encore vivant après ce qu’il avait dû subir. Ce qui l’avait encore plus marqué, c’est que cet homme, malgré la douleur qui se lisait sur son visage, souriait. Un sourire fier. Quand il se présenta, il fut stupéfait de voir la personne en face de lui : Valparaiso, l’un des résistants les plus réputés dans les sabotages de lignes de chemin de fer.
Après une prise de médicaments, le vieil homme lui raconta que son père décéda quelques jours après suite à l’infection de ses blessures. Lui-même réussi à s’en sortir par la volonté, jusqu'à la libération du camp. Il n’en savait pas plus.
Le peu qu’Antoine avait pu apprendre sur son père, le confortait dans ses recherches, mais il restait un peu le bec dans l’eau. Peut-être que ce nouveau contact qui l’avait contacté la veille et dont il se trouvait a présent sur le perron de la demeure pourrait lui en apprendre un peu plus.
Après avoir accueilli son invité en lui faisant visiter les vignes de son domaine, l’homme lui explique qu’il connaissait très bien son père, étant donné qu’il avait passé leur majeur partie de leur enfance ensemble et avait continué à se voir pendant la guerre, jusqu'à son arrestation. Il avait appris par une association d’anciens combattants qu’Antoine recherchait des renseignements sur son père.
Lorsqu’il apprit que Christian se faisait appeler « Valparaiso », l’homme sourît et lui expliqua le choix de ce pseudonyme. Les arrières grands-parents d’Antoine avait vécu pendant de très nombreuse année au Chili et c’est sûrement en hommage envers eux qui avait choisit ce nom.
Plus jeune, Christian était un garçon dégourdit qui n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait. Si Maurice, l’interlocuteur d’Antoine, était lui plus réservé, cela ne les empêchait pas de faire les 400 coups ensemble. Un regret qu’avait eu Christian, c’est d’avoir été exempté d’armée car il avait un souffle au cœur. En 1938, il décida de monter de la Corrèze à Paris à pied afin d’essayer de trouver du travail. En chemin, il croisa une voiture sur le bord de la chaussée. Un homme était en train de regarder sous le capot voir ce qui n’allait pas. Christian, malgré ses non-connaissances en mécanique, s’arrêta et proposa ses services. Après avoir tripatouillé le moteur, celui-ci se remis en marche. L’homme proposa à Christian de le mener à Paris, vu que c’est là où lui et sa famille allait. Dans la voiture se trouvait Marie, sa fille. Et ce fut le coup de foudre.
En septembre, c’est la mobilisation générale. Le début de ce qui deviendra la seconde guerre mondiale. Les mois passent. Ces beaux parents, collaborateurs de la première heure, n’hésite pas à user de leur privilège, son beau-père ayant reçu la Francisque, cela aidait. Christian lui ne pouvait supporter cela. Aigri de ne pas être partie au front, il resta silencieux plusieurs années, sans rien faire, plusieurs années avant son entrée dans la résistance.
Le déclic se passa un soir. Alors qu’il visitait son ami Maurice, il entendit en bas de l’immeuble. Regardant par la fenêtre, il vit des tas de policiers, venues emmener des personnes d’obédience juive. Les policiers vinrent tambouriner à la porte du voisin de Maurice. On entendait la femme et ses deux enfants crier. Antoine ne pouvant rester là sans rien dire, sorti de l’appartement et demanda aux gendarmes pourquoi ils emmenaient ces personnes. On lui répondit que c’était les ordres et que s’il ne voulait pas se faire embarquer lui aussi, il ferait mieux de rentrer chez lui. Déjà ils embarquaient l’homme, mais sa femme réussi à échapper et prenant ses deux enfants dans les bras et se défenestra. Christian assista à la scène, sans rien pouvoir faire.
Maurice expliqua que ce soir là, il eu très peur, car lui, déjà était un résistant de la première heure, et pensait que les policiers étaient venus l’arrêter. Il n’en avait jamais parlé à personne, pas même à Christian. On n’est jamais trop prudent. Mais ce jour là, il su qu’il pouvait lui faire confiance. Son rôle était de faire passer des documents ou des armes à des contacts. Christian écouta, et lui répondit que c’était facile pour lui de faire ça, mais que lui avait une femme, et bientôt un enfant.
Mais les jours passaient, et la nuit, il revoyait cette femme et ses deux enfants, allongés dans une mare de sang. Il décida de faire un choix. Il ne pouvait obliger sa femme à changer ses opinions. Même s’il aimait sa femme, elle était pro Pétain comme ses parents. D’un commun accord, comme leurs opinions divergeaient, ils décidèrent de ne jamais parler politique entre eux. Mais là, il ne pouvait plus rester sans rien faire. Alors que Marie était enceinte d’Antoine, il décida de la quitter. Il lui expliqua tout et décida de rentrer dans la résistance. Malgré leurs divergences, elle ne le trahira jamais. Marie aimait Christian, et réciproquement. S’il quittait sa femme et son fils, c’était pour ne pas les mettre en danger.
Maurice le fit rentrer dans le réseau de résistance « Marcassin », spécialisé dans le passage d’armes et de documents. Christian s’adapta rapidement. Son efficacité fut remarquée, et on lui confia des missions de plus en plus dangereuses. C’est à partir de ce moment que Maurice perdit la trace physique de Christian. Mais il apprit qu’on lui avait confié une équipe spécialisée dans le sabotage de chemins de fer. D’après ce qu’il avait appris, son père serait tombé dans un piège, alors qu’il allait récupérer des armes. Il fut emmené par la Gestapo. Et la suite, Antoine, la connaissait.
Il comprenait mieux aujourd’hui l’aigreur pendant toutes ses années de sa mère jusqu’à sa mort. Maurice venait de lui montrer enfin un pan de ses racines qu’il ne connaissait pas…
Grain de Folie Films vous fait revivre par ce film l'histoire d'un résistant, et le rôle de la résistance durant la seconde guerre. Nous espérons que ce film, entrecoupé de flashbacks, vous en apprendra plus sur cette période noire de l'Histoire...
Librement adapté de l'oeuvre de Claude Michelet : La Nuit De Calama