L'interview : Tonton Luc
| Alors que la musique de l'émission est lancée en musique de fond, Tonton Luc entre sur le plateau où attend Daniella Richardson. Deux sièges ont été installés face à face, une table les séparant sur laquelle sont posés quelques Tucs. L'animatrice se lève à l'arrivée du producteur, et lui sère la main cordialement, avant de l'inviter à s'asseoir. Elle s'assoit ensuite face à lui.
Daniela Richardson : Bienvenue Tonton Luc, et tout d'abord merci d'avoir accepté de participer à cette première émission en prime time. Pour ce bilan du premier semestre de l'année, il nous paraissait évident que nous devions vous recevoir, vous qui avez marqué ce début d'année d'une empreinte toute particulière. Et à ce propos, quel regard avez-vous, de manière générale, sur le cinéma de Gérardmerveille à la vue de ces premiers mois passés en ville ?
Tonton Luc : Tout d'abord, Daniela, merci de m'avoir invité ici. Je ne regarde pas beaucoup la télé, entre mes différentes activités, vous savez je n'ai pas beaucoup le temps... Mais quand je la regarde, c'est souvent pour vous y voir... Non pas que votre émission me passionne plus que ça, mais vous avez |
un joli minois ça égaye ma journée ! Et puis faire la première en prime avec vous et de petits Tucs, c'est un vrai bonheur...
Par contre, j'ai un peu oublié votre question du coup...
L'animatrice sourit, devinant que cette première interview ne sera pas banale. Elle s'y attendait avec un producteur tel que Tonton Luc. Tandis qu'il dévore un Tuc, elle poursuit, imperturbable.Daniela Richardson : Vous semblez particulièrement apprécier le cinéma "bis". Trouvez-vous qu'il soit assez représenté à Gérardmerveille ?Tonton Luc : Pour moi le cinéma « bis » sera TOUJOURS sous-représenté ! J'apprécie bien évidemment tout particulièrement le travail de Gerard Cousin dans ce domaine. Je salue aussi des projets comme « la brigade des moeurs à Saint-Tropez » de la toute récente Vision International Production. Mais ce film, voyez-vous, est un bon exemple de la crise générale que nous traversons : il y a tout dans ce film : de l'humour des tétons et des culs nus ! Et encore une fois, comme souvent dans notre ville, ce film a été tué par son distributeur : accorder une sortie quasi-intimiste a ce film, c'est condamner toute une génération à devoir encore subir les retombées de la Nouvelle Vague franchouillarde et des films intellos. Et je ne dis pas ça parce que j'ai moi aussi embauché Lou Gibbs. J'ai mal pour nos enfants. Quel patrimoine culturel allons-nous leurs laisser ?
J'aimerais ajouter, que de manière général, question comédie, encore, on s'en sort. Mais ce que je retrouve moins dans cette ville, ce sont des gens qui osent le second degré, le décalage, dans des films à sujet « dit » plus sérieux. J'ai grandi en lisant, dans son grenier, des romans pulp que je volais à mon grand père ou en regardant Fathom, l'espionne parachutiste... Cet esprit d'aventure, de science-fiction dépaysant, transmis par ces livres et ces films JUSTEMENT parce qu'improbable m'a toujours ému. C'est aussi une des raisons pour lesquels très prochainement j'organiserai un festival pour rendre hommage au cinéma bis.
Daniela Richardson : On en reparlera par la suite. Mais Gérardmerveille, c'est aussi une presse, dans laquelle vous avez été très présent de manière générale dès votre arrivée sur la scène médiatique. Que pensez-vous de la presse cinéma à Gérardmerveille ?Tonton Luc : Les médias, comment en dire du mal ? Vous savez, je les ai côtoyé dès mon plus jeune âge. On ne devient pas producteur par talent, mais par relations. Et moi, mon talent c'est d'avoir su me faire des relations ! Je ne suis pas réellement étonné d'être « people », je fais tout pour. Durant mes études, j'ai rencontré une bonne partie de ceux qui font la presse masculine d'aujourd'hui, et ai couché avec une bonne partie de celles qui font la presse féminine. Depuis je roule en Porsche, j'ai le culte du bikini, des piscines à bulles et des soirées où inviter les amis. Dans ces soirées, j'y retrouve bien évidemment tout une partie de ceux qui font notre presse. Ils ne me font pas peur. Côté ciné, je regrette bien sur certaines parutions un peu trop « intello » à mon goût... mais, n'est pas « Cahiers arrachés du cinéma » qui veut...Et puis il faut bien qu'il reste des magazine à lire pour les vieux !
L'animatrice sourit. A n'en point douter, cette interview fera parler d'elle. Fidèle à sa réputation, Tonton Luc n'avait pas sa langue dans sa poche.Daniela Richardson : Désormais, grâce à l'aide financière que vous avez eut, et au succès de vos derniers films, Carpet Films semble en meilleure santé. Est-ce que cela va changer quelque chose pour vos projets à venir ?Tonton Luc : Ne dites pas ça. Je viens de consulter Lynda, qui en plus de faire très bien les cafés gère aussi nos comptes. Nous avons bénéficié d'une aide financière d'un généreux donateur, certes, (et je le remercie encore une fois ce soir si il nous regarde), mais chez Carpet, nous ne nous conformons pas aux tendances. Nous ne faisons pas de films « parce que c'est ce que le public attend », mais parce qu'ils correspondent à notre politique, à nos envies ! Quand on voit les rentrées de
Japanese Bombass Police, de
Süper Dangerous, ou de
El Gringo... Nous entrons tout juste dans nos frais avec ces films ! Et pourtant ils sont le fruit de beaucoup de travail et d'amour de la part de toute nos équipes. La production, c'est lutter chaque jour ! Faire des films d'action, de nos jours, c'est suicidaire... Et pourtant regardez les sondages! Depuis notre arrivée c'est un genre qui commence à remonter dans le coeur des spectateur. J'aime a penser que nous n'y sommes pas pour rien. Mais encore une fois, nous ne lâcherons rien !
Daniela Richardson : Pouvez-vous à ce propos nous parler de vos prochains films ? Quel objectif vous êtes-vous fixé pour la fin de l'année 2018 ?Tonton Luc : Mon premier objectif, c'est de me mettre à la gym. J'ai promis à ma femme, et à tant d'autres, de retrouver le corps d'athlète de mes vingt ans. Vous verrez, réinvitez moi dans un mois et vous tomberez sous le charme. (
rires) Plus sérieusement, nous avons un certain nombre de projets sur le grill. Il y aura bien évidemment les prochains épisodes du serial « Süper Dangerous », qui sortiront très prochainement, un film de SF dans la veine des «
femelles de combat » dans lequel on retrouvera le « jeune », si l'on peut dire, Big Barracuda, mais aussi Brenda Levay, qui, non contente d'être Süper Dangerous, s'offre un second rôle dans l'espace. Chose nouvelle, nous ferons un passage par la comédie sentimentale. A côté de ça, nous enquêtons pour un projet de plus longue halène que nous espérons mener à bien : un documentaire pour lequel nous avons sollicité et solliciterons encore certains producteurs de GerardMerveille. Sur du très long terme j'aimerais aussi aboutir à une coproduction avec Gerard Cousin. En attendant nous sommes en contact, rien n'est fait, mais je crois beaucoup à la combinaison de nos deux esprits fous ! Dans un futur plus lointain, nous pensons aussi avec Misterdada à la suite de
Septième Cercle, mais ça c'est pour 2019 ! Et bien d'autres choses encore dans nos tiroirs, et rapidement sur vos écrans, mais je vais m'arrêter là, ça me laisse de temps de vous inviter prendre un café ! … 'permettez que j'emporte les petits Tucs pour les tremper dedans ?
Daniela Richardsons : Eh bien si vous le voulez bien, nous allons profiter d'une courte page de publicité pour profiter de ces petits Tucs, et nous nous retrouvons juste après pour la suite de cette interview.Pub