par Dice Calamity » Jeu Jan 06, 2011 21:59
Julien Bernard, co-fondateur de Calamity Pictures, est mort ce matin à 8h35, à l'hôpital de Fundanse où il avait été isolé.
Je savais que le moment d'ouverture, par le notaire, de la lettre cachetée présentant le testament et les dernières volontés de Julien Bernard serait difficile. Je n'avais pas prévu toute la haine que j'éprouverais envers mon mort préféré lors du testament, qui ne me léguait que ses parts de Calamity Pictures (ainsi qu'un magnifique dictionnaire illustré de 1750, dans lequel je découvris des trésors de vocabulaire ancien) sans aucune contribution fiscale ; mais cela n'était rien comparé aux hurlements que je poussai lors de la lecture des dernières volontés...
Il était inscrit, en lettres d'or :
Je souhaite simplement, pour honorer ma mémoire, que mon ami Dice Calamity reprenne le studio Calamity Pictures de Gérardmerveille, dont j'avais décidé l'ouverture il y a des années de cela. Mon vieux Dice, je sais que tu ne souhaiteras pas écrire de nouveaux films pour Gérardmerveille, mais s'il te plaît, fais un effort. Modifie les scénarios, lifte les affiches, que j'aie vraiment l'impression que mes voeux ont été respectés, depuis là-haut.
Je fulminais. Je ne pouvais pas refuser les dernières volontés d'un mort, c'eût été trop d'irrespect vis-à-vis de la mémoire d'un de mes seuls amis qui ne le soit pas en raison de sa colossale fortune... Alors je pris l'avion pour Gérardmerveille, et j'appris, en me renseignant auprès des passants, que les studios Calamity, laissés à l'abandon depuis plusieurs années, avaient été démolis par la société MMP pour y bâtir de nouveaux studios. Je ris plus que je ne pleurai, MMP étant une si grande société que je ne pouvais ni lui en tenir rigueur ni tenter de lui chercher noise pour cette broutille...
Je décidai donc d'accorder 150.000$ à l'ouverture d'un studio dans un vieil entrepôt de la ville. Sans importer de films exacts de Fundanse, je ne pourrais quand même pas écrire des originaux...
- Attention, Dice Calamity...
Mon imagination ? Je l'ignorais, mais où qu'il fusse, c'était bien la voix de Julien Bernard que j'avais ouïe résonner dans ma tête. Je pris une résolution : je modifierais des films de Fundanse - rien que de la crème - pour tenter de discerner mes erreurs, de les cerner une bonne fois pour toute... afin de ne plus les reproduire dans d'ultérieurs films. En somme je ne t'ai pas trop menti, Julien.
Un soupir retentit dans ma tête. J'évitai alors de penser trop fort, et j'entrai plutôt dans mes nouveaux locaux.
Quelques mites volaient paresseusement au plafond, la pièce ridicule qui me servait de bureau était imprégnée d'un fort parfum de mégot mêlé à une douce odeur de café. Cela me rappelait mon arrivée à Fundanse.
- Allons donc, me fis-je à moi même, convions donc dans mes locaux tous les grands producteurs de Gérardmerveille... et les petits aussi, rectifiai-je en pensant à ma propre situation dans cette ville.
Fundansien dans l'âme.