Nous vous l’annoncions dans nos Indiscrétions du mois de février : le réalisateur Kenji Hattori découvert en 2018 par Gérard Cousin Prod et dont le public a pu voir huit de ses dix films de son contrat d’exclusivité avec la société de l’ours de Baltimore a signé chez ZBAS Studio en vue d’un projet bien précis. Ce projet, c’est Delta Squad pour lequel Kenji Hattori a également écrit le scénario. Première Série B pour ZBAS Studio, la sortie de Delta Squad est un moment important pour la production qui mise sur la notoriété de Kenji Hattori (88%) pour | |
mieux se faire connaître et regagner du terrain sur le TOP10 au box-office (actuellement, ZBAS Studio est à la 16e place avec 1,16% de part de marché, à 18,5 millions d’entrée du dixième, Sergiot Production).
Film d’animation lorgnant sur l’univers japonais, Kenji Hattori s’est fortement impliqué dans Delta Squad. Il s’en explique dans une interview sans langue de bois assez rare dans la profession où il aborde des aspects (salaire, écriture,) souvent laissé dans l’ombre par les acteurs de la profession. | MR - Qu'est ce qui vous à amené sur ce projet ? KH - Après Main de la Mort contre Sabre de l'enfer, j'avais décidé de prendre une année sabbatique. Ce que j'ai fait, jusqu'à ce que je reçois un coup de téléphone du studio ZBAS. Ces derniers venait d’acquérir leur studio de série B voulait marquer un grand coup en y réalisant un film d'animation de qualité, et il me voulait absolument pour le réaliser.
MR - Pourquoi, vous ? Vous n'aviez pas encore réaliser de film d'animation jusqu'à présent. KH- C'est effectivement ce que je leur ai fait remarquer. Mais ils avaient dans l'idée de faire un film hommage à l'animation japonaise. Ils hésitaient entre moi et Jason Hannigan (qui au passage aura superbement réaliserLa légende des coupeurs de montagnes), mais finalement ils se sont dit que j'étais le mieux placé du fait que je venais du Japon et ils ont insisté pour que ce soit moi. Je n'étais pas vraiment convaincu, je me demandais s'ils ne se moquaient pas un peu de moi. |
MR - Qu'est-ce qui vous a finalement fait accepter de tourner ce film ?KH - J'ai téléphoné à Yann Amoto pour lui demander son avis. Quand il a appris que le directeur de ZBAS était un ancien de Snake Prod (NDRL - là où il avait commencé), il m'a expliqué qu'ils n'étaient pas du genre à faire des coups tordus, voir qu'ils étaient plutôt coulant et d'en profiter pour monter les enchères.
MR - Vous avez donc écouté son conseil ?KH - Bien entendu, et ça a marché. Ils ont revu le budget du film à la hausse, augmenté mon salaire, accordé un pourcentage sur les recettes et même un regard sur le scénario et le final cut. Avec du recul j'ai un peu mauvaise conscience, car ça a limite mit le studio sur la paille à l'époque, mais ils vont mieux maintenant donc je n'ai pas de regret (rire)
MR - Comment s'est passé le tournage au final ?KH - Pour moi, plutôt bien. Par contre les acteurs étaient stressés. Victoria Arland qui débutait dans le métier ne s'imaginait pas déjà dans une série B. Abella Lambert, habituée du studio, savait combien ce film avait coûté. Par contre Liam Gray a été professionnel jusqu'au bout, ce fut un véritable plaisir de travailler avec lui, d'où le fait que je l'ai mis plus en avant dans le film.
MR - Plus en avant ? Vous avez donc apportez votre touche au scénario ?KH - En réalité, j'ai du tout réécrire, car le scénario de base était vraiment mauvais : c'était une histoire de robot géant qui combattait des monstres géants de la lune et ça s’arrêtait là. Il n'y avait pas de réel background et la plupart des acteurs était inexploités. Je leur ai dit :
« excusez-moi, mais franchement je préférerais refaire le scénario, parce que en l'état, sans vouloir vous vexer, c'est très mauvais. » Ils ont accepté et m'ont fait confiance.
MR - Avez-vous tentez de faire passer un message personnel ?KH - Vous savez j'ai eu une période assez tumultueuse dans ma vie. Et il y a une chose que j'ai apprise, c'est que vivre en paix n'est jamais une chose acquise. On n’est pas à l’abri d'une personne qui décide de vous malmenez ou vous agressez, des personnes qui n'agissent que parce qu'ils aiment imposer leur loi et qui ne finissent par être résonnez que s’ils se prennent une taule. Il faut toujours être prêt à faire face à ce genre d'individu, quitte à aller contre ses principes.
MR - On y voit aussi une opposition entre l'homme et les dieux.KH - Pour être plus précis, entre la science et une menace. La science est la seule chose qui a permis à l'homme de faire face à la nature et difficultés et dans la continuité ce serait la seul chose qui leur permettrait de faire face à des dangers plus grands.
Il est aussi amusant de noter que dans ma plupart des mythologies et religions, l'homme a été puni par les dieux pour avoir acquis la connaissance. Pourquoi ? Sans doute par peur que l'homme arrive finalement à leur faire face. C'est dans cette idée que s'est fait le film.
Pour accentuer cette dualité Science/dieu, on a vêtu les héros d'armure vraiment géométrique et fait des clins d’œil à des scientifiques ici et là que certains auront sans doute trouvé.
MR - D'ailleurs qui est le professeur P. que vous incarné ?KH - Je crois que le public est assez malin pour l'avoir deviné.
MR - Le film se montre assez violent au final, surtout comparé au début plutôt calme ?KH - Ce contraste est volontaire, la terre vit en paix, c'est normal qu'en temps de paix tout soit calme et tranquille et beau, mais cela n’atténue pas l'horreur ou la violence d'une guerre. Un cadavre c'est un cadavre et il n'y a rien de beau là-dedans.
MR - Vous avez aussi un autre film à votre actif cette année : La charmeuse de Nazis. Comment....KH - Je vous arrêtes tout de suite, je n'ai en aucun cas réalisé ce film ! Le studio France Film Production m'a tendu un piège. Ils m'ont effectivement invité pour m'embaucher. On a fait le tour des studios, prit quelques photos puis allez dans leur bureau où j'ai lu des scénarios tous plus navrants les uns que les autres. Quand je leur ai demandé si c'était une blague, ils m'ont dit que non. Je leur ai demandé s'il était possible de revoir le scénario. Ils ont clairement répondu « c'est pas votre boulot ! Contentez-vous de tenir la caméra' ». J'ai fini par jeter leur scénar de merde à la gueule et suis sorti en claquant la porte. Mais bon, ils avait une photo de moi dans le studio et ils l’ont envoyé aux journaux.
Ces types sont des escrocs de premier ordre. Et je suis pas la première victime. Le pauvre Alexender Jean a tourné une journée d’essai avec eux et se retrouve dans deux films différents. Ils ont même volé des bobines à ZBAS Studio, tout ça pour récupérer et incruster des plans avec Ron Levay dans un de leur film. Et je peux vous dire que Disney et la famille d'Hergé sont furax d'apprendre l'existence de 'Tintin et le trésor de Jack Sparrow.
MR - Y aura-t-il d'autre film pour ZBAS de votre part ?KH - Cela ne dépend pas de moi, mais d'eux. Je ne suis pas contre de faire une suite à Delta Squad, mais uniquement s'il y a Liam Gray. S'ils veulent de moi pour d'autre film, ils ont mon numéro.
Delta Squad, un film de Kenji Hattori, dans les salles le 9 avril 2022A relire sur le site Internet de Ciné Merveilles :Interview Rebecca Blakstad (pour Lost Shadows)Interview de Jacob LeiterInterview de Sonia Loïs (pour le Concours MusicalInterview d’Enzo MatteoJLP officiellement sacré leader du box-office 20212022 : Perspectives et tendancesBox-office – semaine 1-7 janvier 2022Chiffres et délices du box-office – Bilan janvier 2022Chiffres et délices du box-office – Bilan février 2022Chiffres et délices du box-office – Bilan mars 2022Exclusif : les pronostics de la profession pour 2022 (Cinéloto)Exclusif : saison 7 de Lost ShadowsIndiscrétions janvier 2022Indiscrétions : Blaze chez LuxureIndiscrétions février 2022Indiscrétions : Futures égéries pour WB Entertainment ?Indiscrétions mars 2022People : Delmax et Léa Risson en couple !