Anna Bunnet et Rebecca Blakstad : un duo qui cartonneDepuis un an et demi, elles font équipe chez Morcar Prod, et ont réussi à faire revenir la société à son plus haut niveau depuis plusieurs années. L'une a fait ses premiers galons chez PBP, l'autre a toujours travaillé au sein de Morcar Prod. En moins de deux ans, elles ont remonté le niveau de qualité des films de la société, augmenté son rythme de production, et rehissé la société au sommet lors des derniers GM Awards. Avec une telle réussite, Ciné Merveilles a évidemment souhaité aller à la rencontre de ces deux femmes pour les interroger sur leur ressenti par rapport à tout ça, et sur leurs projets.
C'est au sein même des locaux de Morcar Prod, dans le quartier des affaires de Gérardmerveille, que nous avons été accueillis. Après une courte attente, nous sommes accompagnés jusque dans une petite salle où nous patientons quelques instants assis sur un confortable sofa, jusqu'à l'arrivée des deux femmes qui ont accepté de nous accorder un peu de leur temps malgré leur emploi du temps très chargé.
Anna Bunnet nous accueille chaleureusement, et Rebecca Blakstad nous serre vigoureusement la main, puis l'interview peut enfin commencer. | Ciné Merveilles : Mme Bunnet, il y un an et demi, lorsque vous étiez nommée à la tête de Morcar Prod, beaucoup n'ont pas caché leur surprise quand à la décision du conseil de Morcar Prod, habitué à nommer des artistes faisant déjà partie de la maison à ce poste, plutôt qu'une personne de l'extérieur. Comment avez-vous ressenti cela à l'époque ?
Anna Bunnet : Je n'avais personnellement jamais fait attention à ce détail avant que la presse en parle, si bien que je me suis proposé pour le poste en pensant réellement être à égalité par rapport à tout autre "concurrent". Nikolas Morcar m'avait déjà contacté |
plusieurs mois plus tôt pour me proposer de remplacer Tamara Berger à la tête du studio de superproduction de Morcar Prod, ce que j'avais refusé. En me présentant donc pour devenir le nouveau PDG, j'avais dans l'idée d'avoir déjà quelques points pour moi car on m'avait déjà approché pour intégrer la direction de la société.
De plus, Samual soutenait ma candidature, et faisait depuis peu partie du Conseil d'Administration de Morcar Prod, donc je pensais bénéficier déjà d'un appui important. Et à mon arrivée, j'ai été accueillie comme dans une famille, dont je fais je pense aujourd'hui partie.
Ciné Merveilles : Lorsque vous êtes arrivée, l'équipe qui vous accompagnait était déjà plus ou moins en place depuis un moment. Comment s'est passé votre prise de fonction ?Anna Bunnet : Le fait qu'une grande partie de l'équipe soit déjà en place depuis un moment m'a considérablement facilité la tâche. Cela nous a premis de poursuivre le travail entamé par l'équipe précédente. Comme je vous l'ai dit, j'ai été immédiatement très bien accueillie, donc ma prise de fonction a vraiment été idéale.
Ciné Merveilles : Rebecca Blakstad, les rumeurs ont souvent parlé de vous comme PDG de Morcar Prod à l'époque où on s'interrogeait sur l'identité du futur patron de la société. Pourquoi n'avez-vous jamais tenté votre chance à ce poste ?Rebecca Blakstad : Je préfère poursuivre mon travail de directrice artistique, bien qu'avec Anna nous travaillons beaucoup à deux dans le domaine. Elle me soumet très souvent des idées de films, ou de projets. Mais si elle aime participer à la direction artistique, de mon côté je lui laisse sans aucun regret tout son travail de PDG
(rires).
Ciné Merveilles : Il est vrai qu'on a pu noter certains changement dans la direction artistique depuis votre arrivée à la tête de Morcar Prod, Mme Bunnet, notamment les nombreux films d'action écrits par Andrew Graber. On vous dit à l'origine des nombreux films qu'il a écrits ces deux dernières années.Anna Bunnet : Oui et non. Quand je suis arrivée à la direction de Morcar Prod, la société venait seulement de racheter Blakstad Films, et de signer avec un certain nombre de ses scénaristes. La volonté d'Alain Blakstad, mon prédécesseur, était donc évidemment de profiter du talent de ces scénaristes, tels qu'Andrew Graber et Miranda Watson. Andrew aurait donc de toute façon écrit pour Morcar Prod. Cependant oui, c'est moi qui ait demandé à ce qu'il crée de nouvelles franchises pour la société. Etant donné son travail sur les derniers Big Trouble[/b], j'ai pensé qu'une nouvelle franchise dans cette lignée pourrait être un atout considérable pour Morcar Prod. Mais j'ai aussi réfléchi à un certain nombre de genres dans lesquels Morcar Prod était très présente par le passé, et moins ces dernières années, comme les films d'aventure ou d'action/espionnage. Depuis la fin des franchises [i]Will Garner et John Ka, Morcar Prod ne possédait plus aucune franchise du genre, et j'ai | |
donc demandé à Andrew d'en créer de nouvelles pour les remplacer. J'en ai parlé à Rebecca qui s'est chargée du travail avec Andrew.
Ciné Merveilles : Il y a aussi la franchise Holsters que vous avez relancée récemment.Anna Bunnet : Non, pour celle-là, je n'y suis pour rien. Tout le mérite revient à Rebecca.
Rebecca Blakstad : J'avais cette idée dans la tête depuis un moment déjà. A l'époque où j'avais voulu relancer la franchise avec Jenny (
ndlr : Jenny Molchany, PDG de Morcar Prod de 2015 à 2018), Patrick et Michael Wang démarraient seulement leur carrière de réalisateurs, et ne voulaient pas se lancer dans un tel projet. On avait alors fait appel à Andrew Powel pour écrire cette nouvelle trilogie. Mais lorsque les frères Wang ont créé WB Entertainment, j'ai pensé que cela pourrait leur plaire de produire une nouvelle trilogie de la franchise. Je n'ai pas eut beaucoup de difficulté à les convaincre.
Ciné Merveilles : Vous avez également travaillé avec Hugh Hanson dernièrement. De qui est venue l'idée de recruter ce réalisateur et scénariste ?Rebecca Blakstad : De moi. Depuis qu'Hugh ne travaillait plus pour Gérard Cousin Prod, j'avais l'impression que son potentiel n'était plus du tout utilisé comme il le méritait. Mis à part
Kyle 2, dans lequel on retrouvait un peu de son savoir faire, mais sur un scénario qui n'était pas de lui, j'avais l'impression qu'il s'était perdu, et j'espérais secrètement qu'il se réconcilie avec Gérard Cousin pour nous produire un nouveau film d'horreur comme il sait tant les faire. Mais comme cela n'arrivait pas, j'ai proposé à Anna de produire ce film que j'attendais tant.
Pour finir, malgré le succès critique de ces films, leur succès en salle n'a pas été celui attendu, mais je suis ravie d'avoir pu montrer qu'Hugh Hanson était toujours capable de faire ces films d'horreur qui ont fait son succès, même sans Gérard Cousin Prod.
Ciné Merveilles : On a également pu sentir ces derniers temps votre volonté de "ressuciter" certaines anciennes franchises appartenant à Morcar Prod. Nous avons déjà parlé de Holsters, mais on a aussi pu récemment voir sur les écrans Night Cats II, cette semaine sort un nouveau film de la franchise Le Monde de Faoryl et vous avez annoncé le retour de la saga Bitch. Est-ce parce que vous êtes à court d'idées que vous repiochez ainsi dans les vieilles franchises ?Rebecca Blakstad : Pas du tout. L'idée de
Night Cats II est venue de Nikolas Morcar lui-même, qui a voulu donner une suite à son film de 2016. De mon côté, j'ai eut l'idée d'un scénario de film de fantasy mettant en scène un groupe de voleurs dans une mission "suicide". Et en l'écrivant, j'ai finalement repensé à un ancien projet prévu pour le concours
Rouge lancé par Great, et qui n'avait jamais aboutti. J'ai alors eut l'idée de placer mon film dans cette partie du monde de Faoryl où aurait du se passer celui prévu il y a six ans. Le hasard a voulu que les deux films sortent l'un après l'autre sur les écrans, alors qu'en 2016
Night Cats et
Le trône d'Opale s'étaient également succédé. Nous nous en sommes rendu comptes après coup.
Par contre pour la saga
Bitch, c'est Anna qui a eut l'idée de la relancer.
Anna Bunnet : Après les succès de
La clé de la réussite et
Une bague pour cible, j'ai demandé à Miranda Watson de réécrire une nouvelle version de sa comédie
Un oreiller supplémentaire s'il vous plait ! pour Gérardmerveille, mais je souhaitais également lui confier un scénario original. J'ai alors jeté un oeil aux franchises comiques appartenant à Morcar Prod, et j'ai trouvé celle-ci. J'ai donc demandé à Miranda si elle accepterait d'écrire un nouveau film de la franchise, ce qu'elle a accepté.
| Ciné Merveilles : Vous avez refait grimper Morcar Prod au classement qualité l'année dernière, et vous avez remporté 7 GM Awards pour vos productions de l'année. Et cette année, vous avez relancé la production à un rythme tel qu'elle n'avait pas connu depuis plusieurs années. Où allez-vous vous arrêter ?
Anna Bunnet : Je suis déjà très contente d'avoir atteint ces deux objectifs que je m'étais fixés en prenant le poste de PDG, encore que l'un d'eux soit encore à confirmer puisqu'il reste encore près de la moitié de l'année à tenir. Contentons-nous pour le moment de poursuivre le travail commencé, avant d'envisager quoi que ce soit de plus. |
Ciné Merveilles : Comme vous le dites, l'année n'est pas encore terminée, mais votre mandat va toucher à sa fin d'ici quelques mois. Envisagez-vous de vous présenter pour continuer votre travail ou avez-vous l'intention de changer d'horizon de nouveau ?Anna Bunnet : Pour le moment, j'espère rester au sein de Morcar Prod, dans l'objectif de poursuivre les efforts que nous avons faits ces deux dernières années. Mais bien que je serai évidemment candidate pour un nouveau mandat, il appartient au Conseil d'Administration de décider s'ils veulent ou pas me conserver à la tête de la société.
Ciné Merveilles : Et vous, Rebecca Blakstad, vous êtes directrice artistique de la société depuis janvier 2015. Cela fera donc huit ans que vous serez à ce poste à la fin de l'année, un record chez Morcar Prod. Quels sont vos projets pour l'année prochaine.Rebecca Blakstad : Je me plait toujours autant chez Morcar Prod, donc s'ils veulent toujours de moi, je serait encore là les deux prochaines années.
Ciné Merveilles : Nous souhaitons alors encore beaucoup de réussite à vous et Morcar Prod pour ces prochaines années, et nous vous remercions de nous avoir accordé un peu de votre temps.