PITBULL a écrit :Tu penses que Mengele a regretté ce qu'il a fait à Auschwitz ?
J'ai pas donné d'exemples précis, hein ! N'exagérons rien.
Faut se remettre dans le contexte d'une dictature, comme l'explique Morcar, et la simple notion sociologique de la "contrainte sociale" et de la "massification". Une idée, approuvée par un grand nombre, sera approuvée au fil du temps par ceux qui la trouvait absurde à l'origine, involontairement et inconsciemment, à n'importe quelle échelle (pays, région, entreprise, salle de classe). L'idéologie nazie avait beaucoup d'adeptes qui y croyait vraiment (haine portée contre les juifs et bolchéviques à la suite des événements qui ont marqué les années 20, accusés comme responsables de ces événements), mais je suis prêt à affirmer que 90% des allemands, au fond d'eux, n'y croyait pas. Sauf que la propagande faite par Hitler, l'élargissement de cette idéologie, la contrainte, qu'elle soit consciente ou non, d'y adhérer, a fait que la statistique s'est inversée.
D'une part Hitler était un monstre, mais il était très proche de son peuple (en tout cas du peuple qu'il considérait comme "acceptable"), et en période de crise économique, les apports sociaux qu'il a pu apporté à l'Allemagne, handicapée et chancelante depuis Versailles, ont été très bien vu : à défaut de son idéologie, le NSDAP avait fait un grand travail économique et social, on ne peut le nier (par contre je tiens à rappeler qu'il ne faut pas déformer mes propos : je parle de l'Allemagne Nazie d'un point de vu économique, hein). Si bien que les allemands dans la pauvreté et la précarité l'ont suivi, se préoccupant peu de savoir si oui ou non un Juif était si différent : Hitler les avait aider, point final.
En temps de crise, je peux t'assurer que ce genre de choses arrive inconsciemment à beaucoup. Aujourd'hui d'ailleurs c'est le même scénario : la Crise en France c'est la faute à qui ? Aux immigrés d'origine maghrébine, arabe et musulmane selon un tiers des français. C'est exactement la même chose qu'en Allemagne nazie : on pointe du doigt une minorité pour des problèmes sociaux dont ils seraient sois-disant responsable, camouflant là une haine plus profonde ou un désir de pouvoir. Avec en plus des idées économiques qui pourraient marcher sur la base de ces idéologies, tu obtiens facilement un regroupement de masse.
Les allemands n'étaient pas antisémites, c'est en suivant Hitler pour ce qui leur avait apporté, pour l'image qu'il représentait d'une "Allemagne vengeresse" qu'ils le sont devenus. Et beaucoup ont été capables, inconsciemment, des pires horreurs, qui sont
impardonnables, mais faciles à analyser. Et sur tous ces allemands, une grande majorité ont ensuite regretté, même sans le dire à voix haute. Beaucoup qui ont fait le salut nazi, même sans y être forcé par une arme sur la tempe, se sont rendu compte ensuite de leurs actes. Et même parmi des mecs relativement haut placés, même parmi les SS ou la Gestapo. Ce qu'ils ont fait est, je le répète, impardonnable, mais avoir des regrets est aussi envisageable que de commettre de tels horreurs.
Tu me cites plein d'anecdotes / d'événements historiques que je connais aussi bien que toi (faut pas croire, j'aime aussi l'histoire contemporaine ^^ Je suis d'ailleurs passionné de l'histoire allemande au XXè siècle), mais je te renvois à ce que je viens d'écrire : Oui, beaucoup ont commis des atrocités, et doivent et ont, pour beaucoup, été punis pour celles-ci. Certains entretenaient une véritable haine, irrattrapables, complètement fous... Mais 90% des allemands ne faisaient que suivre - parfois parce qu'ils avaient peur, parfois par fierté, parfois par l'ignorance, parfois sans réfléchir. Et ils ont commis les pires choses que l'histoire ait connu. Et beaucoup ont regretté, je peux te l’assurer (et leurs enfants, et surtout petits-enfants, ont toujours du mal à s'en remettre encore aujourd'hui).
Et aujourd'hui la même chose se passe à l'échelle de toute l'Europe.