Retour de May Elbez derrière la caméraA 33 ans seulement, May Elbez a déjà une longue carrière derrière elle, et bien qu'on croyait celle-ci définitivement terminée depuis quelques années, celle-ci vient officiellement d'annoncer son retour derrière les caméras, sous la houlette de Morcar Prod, cette même société qui avait entraîné son choix d'arrêter le cinéma il y a quelques années.
Ciné Merveilles est allé à la rencontre de la réalisatrice pour comprendre les raisons de ce retour et l'interroger sur sa carrière passée et ses futurs projets, et le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'a pas sa langue dans sa poche. | Ciné Merveilles : May Elbez, bonjour. Après le succès de Mauvais rêve sorti en fin d'année dernière, et qu'on imaginait être votre dernier film, vous avez annoncé votre retour derrière les caméras. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à faire ce choix ?
May Elbez : Kelly Schneider m'a fait une offre intéressante, tout simplement. J'ai d'abord hésité, ne souhaitant pas revivre ce que j'avais vécu il y a plusieurs années, mais après la réussite de notre collaboration sur Mauvais rêve, j'ai décidé de lui faire confiance.
Ciné Merveilles : Vous êtes principalement connue pour vos films sombres sortis ces dernières années, et le succès de votre dernier film confirme votre talent dans ce domaine. Allez-vous toujours rester dans ce même univers ?
May Elbez : C'est ce qui me plait, donc oui. Je ne vais pas me forcer à faire des films que je n'aime pas, je n'en ai plus besoin.
Ciné Merveilles : Faites-vous là allusion à certains des films que vous avez réalisés par le passé ? |
May Elbez : En quelque sortes. J'ai réalisé il y a quelques années certains films qui n'étaient pas à mon image. Mais je ne regrette absoluement pas de l'avoir fait. Faire ces films m'a permis d'acquérir d'avantage de notoriété, et de travailler sur des projets qui ne se seraient sans doute jamais fait si je n'avais pas réalisé ces films.
J'ai un principe dans la vie, ne jamais rien regretter de ce que j'ai fait. J'assume pleinement tous mes choix, et j'emmerde ceux qui n'aiment pas ce que je fais ou ce que j'ai pu faire.
Ciné Merveilles : Vous avez démarré votre carrière avec les productions Luxure, et acquis votre notoriété grâce à plusieurs films très critiqués à l'époque. Allez-vous revenir avec ce type de film ?May Elbez : Non ! J'ai 33 ans aujourd'hui, je n'en ai plus 18. Je me suis bien éclatée à l'époque à tourner des films comme ceux de la
Lolita, mais j'en ai fini avec ça. Refaire ça aujourd'hui serait assez ridicule de ma part. On aurait l'impression de voir une vieille qui veut rester jeune.
"J'emmerde ceux qui n'aiment pas ce que je fais"Ciné Merveilles : Vous aviez décidé il y a bientôt dix ans, de ne plus travailler pour le cinéma, en grande partie à cause d'un conflit avec Morcar Prod. Vous êtes aujourd'hui réconciliée avec la société de production ?May Elbez : Il faut croire, sinon on ne serait sans doute pas en train de parler en ce moment. Mais n'allez pas croire que c'est parce que je ne sais pas ce que je veux. Aujourd'hui Morcar Prod n'est plus dirigée par les mêmes personnes qu'à l'époque, et celles qui sont actuellement à sa tête semblent bien plus ouvertes que celles qui les ont précédé. C'est grâce à Kelly Schneider que nous avons pu finalement trouver un accord et sortir
Mauvais rêve dans les salles. Ca ne se serait jamais fait avec ses prédécesseurs.
Ciné Merveilles : Vous faites ici allusion à Anna Bunnet et Rebecca Blakstad...May Elbez : Rebecca Blakstad était une emmerdeuse prétentieuse qui croyait mieux savoir que moi ce qui était bon pour mon film. Pour Les mains liées déjà, elle m'avait forcé à retirer certains passages du film qu'elle jugeait trop choquants. Pourtant le film n'était de toute façon pas adressé à des enfants. A l'époque, j'ai cédé à ses exigeances, et j'ai amèrement regretté ça ensuite. Lorsqu'elle a remis ça pour Mauvais rêve, j'ai refusé de céder une seconde fois, et emporté avec moi tous les rush du film pour ne pas qu'elle en fasse n'importe quoi. Je savais qu'elle aurait été capable de sortir le film sans mon accord. Vous savez ce que cela a entraîné, des années de procédure judiciaires qui nous ont coûté très cher à tous les deux. Pour finir, Kelly m'a laissé la liberté de monter mon film comme je le souhaitais à l'époque, et je suis très contente du film que j'ai pu sortir près de dix ans après l'avoir tourné.
Ciné Merveilles : Vous revenez derrière la caméra, mais vous aviez auparavant plusieurs autres casquettes : celle de scénariste, et celle d'actrice. | |
Qu'en est-il de ces deux autres carrières aujourd'hui ?May Elbez : Pour le moment, je travaille sur mes prochains projets que je vais écrire et réaliser, mais je ne m'interdit pas de réaliser par la suite des films écrits par d'autres auteurs, bien que je choisirai mieux mes projets. Par contre, ne comptez pas me revoir devant la caméra. Cette carrière là, c'est fini pour moi.
"Rebecca Blakstad était une emmerdeuse prétentieuse"Ciné Merveilles : Pour le moment, vous avez signé un contrat avec Morcar Prod, mais y a-t-il d'autres sociétés de production avec qui vous aimeriez travailler ?May Elbez : Oui ! J'adorerais travailler avec une production comme Les Films du Cyborg ! Je suis une grande fan de l'univers de pas mal de leurs films, et j'aurais rêvé de mettre en scène
La Ville, Les Ordures et la Mort,
Chroniques de Chicago ou encore
Oiseaux de la nuit par exemple. J'adore l'univers de ces films, leur ambiance, leurs personnages.
Ciné Merveilles : Quels sont pour le moment les projets sur lesquels vous travaillez ?May Elbez : Je termine en ce moment un thriller, mais j'ai encore trois autres projets en tête, des projets que j'ai imaginés depuis quelques années, et que je vais pouvoir concrétiser aujourd'hui. Il s'agira de drames, de films policiers, et de thrillers.
Mais je discute également actuellement avec Kelly Schneider pour participer à des projets plus importants. On discute en ce moment de mon implication dans ces projets, car ceux-ci m'intéressent, à la condition que je participe à l'écriture du scénario.
Ciné Merveilles : Vous ne souhaitez pas réaliser de films écrits par un autre auteur ?May Elbez : Pour le moment non. Si j'ai eut envie de revenir au cinéma, c'est pour réaliser des films que j'ai imaginés ces dernières années. Je ne ressent pas le besoin de réaliser à tout prix des films, seulement de mettre en scène mes idées.
Mais je ne m'interdit pas à l'avenir de le faire. Si on me propose un scénario qui me plait, qui serait amusant à mettre en scène, pourquoi pas ?
Ciné Merveilles : Eh bien nous vous souhaitons au moins la même réussite dans cette nouvelle carrière que ce que vous avez connu avec la précédente, et merci d'avoir répondu à nos questions.