TG1 a écrit :Ce soir dans sa rubrique Face à Jass, Jasika Scott reçoit un artiste très discret et peu connu du grand public contrairement à son frère et sa soeur, un acteur que l'on n'a pas revu depuis quinze ans sur les écrans et qui a préféré rester dans l'ombre tout ce temps, mais a choisi aujourd'hui l'émission TdinG de Ciné pour parler de cinéma, de sa carrière, de ses impressions sur le cinéma d'aujourd'hui et de bien d'autres choses encore. Je vous laisse donc en compagnie de Jasika qui reçoit cette semaine Damon Edward.
| JS - Damon Edward, bonsoir. Bien que vous ayez été acteur quelques années, et que vous soyez un proche parent de plusieurs célébrités du monde du cinéma, vous restez une personne très discrète que l'on voit très rarement dans les médias. Pour quelle raison préférez-vous rester ainsi dans l'ombre ? DE - Je n'ai jamais voulu être une star. J'ai surtout voulu suivre mon frère au début qui voulait faire du cinéma puis ensuite, j'ai voulu devenir acteur... Après, les médias se sont surtout tourné vers mon frère et ma soeur donc j'ai profité de ça pour faire ma petite vie à côté dans la discrétion.
JS - Vous avez suivi votre frère à Gérardmerveille quand celui-ci y a délocalisé son entreprise, Misterdada Studio. Vous n'avez pourtant jamais caché votre attachement profond à la ville où vous avez grandi, Fundanse. N'avez-vous jamais eu |
envie d'y retourner ? N'avez-vous jamais regretté ce choix que vous avez fait vous et votre frère à l'époque ?DE - A l'époque, j'en avais voulu énormément à mon frère d'avoir laissé tomber petit à petit Fundanse mais j'ai tout de suite compris que l'avenir ne pouvait pas se passer ailleurs qu'à Gérardmerveille pour plein de raisons. La ville était plus active et ambitieuse, elle l'est toujours d'ailleurs même si aujourd'hui elle montre ses limites, mais comparer à Fundanse...
Nos parents habitent toujours là-bas donc ça compensait le fait qu'on avait laissé l'entreprise. C'est devenu un musée avec comme galerie des photos, statue de cire et quelques plateaux. Des attractions y sont présentes aussi mais elles sont petites. Daphné voulait y construire une école comme à Gérardmerveille mais elle a vite laissé tomber.
JS - En quoi trouvez-vous que le cinéma de Gérardmerveille montre actuellement ses limites ? Que changeriez-vous dans le monde du cinéma actuel de Gérardmerveille ?DE - Le cinéma actuel montre ses limites dans le sens où on ne peut plus vraiment l'améliorer et les films se font de plus en plus rares car il y a beaucoup moins de productions actives qu'à l'époque où je suis arrivé. Les films sont de plus en plus exigeants aussi même si j'en entends dire non d'ici
(sourire). Je trouve, personnellement, qu'on en demande un peu trop aujourd'hui et qu'en conséquence, les producteurs n'osent plus sortir des films légèrement travaillés et les nouveaux qui arrivent partent en courant. Ils cherchent tous la perfection et c'en est dommage.
Je ne pense pas qu'il y a quelque chose à changer si ce n'est le niveau trop élevé mais bon... Pour en avoir parlé lors d'une réunion avec la plupart des producteurs, cela ne semble pas être la solution mais en attendant, rien ne change. Pire, ça empire alors quel est le problème ? Rien que la pub ?
(ton ironique) Je le leur demande.
JS - Ce sont les critiques qui déterminent le niveau demandé aux films. Vous croyez vraiment qu'un film tel qu'il en sortait il y a plusieurs années serait très durement critiqué aujourd'hui ? J'entends par là qu'il aurait au maximum 2 ou 3 étoiles au lieu de 4 ou 5 il y a plusieurs années.DE - Non, je ne dis pas ça comme ça. Les notes ne changent pas tant que ça mais sur une note plus large, sur 20 par exemple, on passe de 17/20 à 14. Vous voyez ce que je veux dire ? J'ai l'impression qu'on privilégie la quantité plutôt que la qualité. Ne serait-il pas préférable de faire un film plus court mais plus dense que plus long et indigeste car on s'attarde sur des éléments peu important ?
JS - Si vous admettez que la note sur 5 restera la même, rien n'empêche donc les scénaristes de proposer un film plus court et plus dense comme vous le dites.DE - Attention, j'ai dit que les notes restait les mêmes car elles ne sont que sur 5. On n'a pas beaucoup de choix en terme de note. Mais au rythme où vont les choses, elles vont baisser de plus en plus. Les films courts obtiennent rarement un Hall of Fame par exemple, et si vous regardez bien, ils obtiennent même très peu de 5/5 là où on en avait souvent avant. Il suffit de comparer les notes de ceux qui font des films courts à ceux qui les font longs.
Dis comme ça, je passe pour quelqu'un qui se plaint mais ce n'est pas de ça que je veux parler, c'est plutôt du manque de producteurs à cause de la longueur des films qui deviennent très longs de plus en plus souvent. J'encourage les producteurs de faire des films plus courts et moins indigestes.
JS - N'avez-vous jamais été tenté de participer à l'écriture d'un scénario vous-même ? Votre frère a écrit plusieurs films de son vivant. Pourquoi n'avez-vous jamais tenté l'expérience ? DE - Non, je n'ai jamais aimé écrire quoique ce soit. Je suis plutôt quelqu'un qui propose des idées par-ci par-là mais les développer, ce n'est pas pour moi. Je n'ai jamais vraiment eu d'imagination pour écrire un film... donc en faire mon métier... (rire) ! Je suis plus acteur car j'aime me mettre dans la peau d'un personnage, de donner vie à des personnes qui n'existent pas etc... Participer à la mise en scène d'un personnage existant ne m’intéresse pas par contre. | |
JS - Vous dites aimer vous mettre dans la peau d'un personnage, jouer des rôles. Pourquoi n'êtes-vous jamais revenu sur les écrans ? Ces dernières années plusieurs acteurs disparu des salles de cinéma ont fait leur retour. N'avez-vous jamais envie de le faire vous-même ?DE - J'y ai pensé, je l'avoue. Mais c'est justement le fait que d'autres soient revenus qui m'a coupé un peu les jambes. Cela aurait fait "un autre qui revient" et peut-être qu'en étant le "frère de", les médias m'auraient mis plus de pression, ils m'auraient mis davantage en avant et ça m'aurait vite agacé. Je ne veux pas être une star même si je le suis un peu malgré moi... Je suis encore discret je pense. J'étais encore jeune à l'époque quand je me suis retiré, du coup je me suis mis à faire autre chose comme monter ma société "Scoraseti Racing" qui m'a bien plus grâce à Laura et Alison qui m'ont bien aidé.
Je ne sais pas si la tournure que va prendre Misterdada Studio prochainement me fera revenir sur les plateaux. On verra, j'y réfléchis mais ça m'étonnerait que ça se fasse.
JS - Votre sœur gère Misterdada Studio et votre société de course automobile n'existe plus aujourd'hui. Quels sont aujourd'hui vos futurs projets, si votre retour en tant qu'acteur n'est pas à l'ordre du jour ?DE- Mes projets..? Je n'en ai pas vraiment. Pour l'instant, avec ma sœur, je cherche un successeur pour reprendre Misterdada Studio. Daphné en a marre de gérer la prod et elle m'a demandé des avis sur la personne qui pourrait la succéder. Mais avant ça, je l'épaule pour finir les derniers projets qu'elle a lancé avec l'équipe actuelle. Il y a quelques films qui restent à sortir, aucun de nouveaux sont prévus donc ça devrait arriver vite. Je suis un peu le producteur de l'ombre, le directeur artistique en l'absence de Pineapple.
Après ça, je n'ai rien de prévu. Je vis au jour le jour vu que j'ai suffisamment d'argent pour faire tout ce que je veux.
JS - Une partie de votre effectif est partie chez la concurrence, en grande partie chez Morcar Prod, il y a quelques années. Cela n'a-t-il pas causé du tort à votre entreprise ? Ne pensez-vous pas par exemple que Kelly Schneider aurait été un parfait successeur à Daphné pour diriger Misterdada Studio ?DE - Je ne dirais pas que ça a causé du tort. Je dirais plutôt qu'on a dû reprendre à zéro certains points, certaines visions des choses. Cela nous a permis aussi de faire un bilan, de voir où on en est. Conclusion : Ma sœur et moi devons arrêter afin de donner un second souffle à la production. De plus, je pense qu'on commence à donner une mauvaise image avec la nouvelle génération des producteurs et ça, c'est pas bon.
Au contraire, ça fait plutôt plaisir de voir certains de nos membres partir chez la concurrence car cela prouve que Misterdada Studio est une production sérieuse avec du potentiel, de la qualité et qu'elle intéresse.
Quant à Kelly, je ne veux pas que le successeur est une image trop proche de ce qu'on faisait avant. Elle fait un super travail, aucun doute là-dessus. Elle nous a beaucoup aidé et je l'en remercie encore mais elle ne correspond pas au profil que Daphné et moi recherchions.
JS - Pour conclure, quel avenir envisagez-vous pour Misterdada Studio ?DE - Difficile de répondre à ça... Je souhaite que la production fasse dans l'excellence que ce soit niveau texte et affiche, un peu comme faisait Chpom Entertainment à son époque. Qu'on arrête d'être qu'en second plan. Que les films qui sortiront soient de très grande qualité et réfléchi de A à Z. Qu'elle se crée une identité propre en produisant des franchises reconnues et des films indépendants laissant un message. Je veux que Misterdada Studio change d'image et "passe un cap" en prenant plus de maturité.
J'avais même proposé à Daphné de trouver un successeur spécialise dans les sérials mais elle n'était pas du tout d'accord !
(rires)Mais pour cela, il faut savoir qu'elle est le niveau de films à atteindre en terme de longueurs même si les films du Corbeau actuellement semblent être le niveau à atteindre. Pour les affiches, il suffit de voir ce que GCP nous propose car là-dessus, on est bien d'accord qu'il s'agit de la référence.
Mais on n'en est pas encore là, je ne sais pas encore ce que je veux vraiment comme successeur mais les conditions sont plus ou moins dites.
JS - Eh bien merci pour ces confidences, et merci d'avoir accepté de répondre à nos questions, d'autant plus que je sais qu'il s'agit d'un exercice dont vous ne raffolez pas. De notre côté, on espère revoir très prochainement des films Misterdada Studio dans les salles.