***** Une interview exclusive de MM. Jerémie Walken et Ralphaez par Morice Risse ! *****
La jubilation de voir mon patron tout rouge de colère, hurlant dans la salle de rédac' et le voir me suppliant d'aller interviewer ceux qui l'accusent de non considération c'était le pied !
Mais ça n'a durer que quelques jours. depuis hier, je désespérait que mon plan fonctionne : j'avais mis dans la balance une augmentation de 500 $ dans le panier et ce pingre de patron n'avait pas l'air d'y prêter attention. j'avais peur du plantage.
Et puis hier soir, ce coup de grâce en lisant Flash'Merveilles : une soirée chez la Mamezelle Divine avec Ludivine Dondon ! La s..... ne m'a même pas invité ! Ah ! pine d'ours ! Quand je vois la robe que la Dondon portait, j'm'sens vraiment pas bien ! Que j'ai chaud !
C'est vous dire que j'ai mal dormi !
Et puis ce matin miracle ! Ma feuille de salaire avait bien augmenté : 1 499 $ / net. C'est peu mais c'est déjà ça. Je sais que c'est pas GM'Ciné Mag et ses 4 lecteurs qui me paierait plus !
J'ai pris le bingo et une femme à la voix suave m'a répondu. C'est clair que Jérémie s'emmerdait pas dans les bureaux ! C'était OK. RDV avec les deux larrons à qui personne ne donne la parole, sauf moi : Morice Risse l'interviewer de choc !
Jérémie Walken - Directeur général de la Walken Production
Ralphaez - co-directeur du studio Max Zorin de Walken Production
Morice Risse – Désolé pour le retard ! C’est le patron qui m’a retardé… a croire qu’il veut reléguer à plus tard un papier sur la Walken dans Flash’Merveilles.
Revenons sur ce point. Que pensez-vous de la lettre envoyée par M. Madeye au journal déclarant son mécontentement face à l’absence de « considération » du travail réalisé par la Walken Production ? Cette décision a-t-elle été concertée ? Si oui, dans quel but ?
Jérémie Walken – Tout d’abord, il faut comprendre que la Walken Production ne dispose pas de professionnels de la communication. Nous avons bien tenté de
« mettre la main » sur Emily Decroix (NDRL - La responsable de la communication de PRNA, mais cela nous a valu une gifle des plus mémorables (NDRL - lors de l'avant première de
L'aube du crépuscule) (moment de silence). Donc, c’est moi qui me charge de communiquer les informations à la Presse. Peut-être la méthode utilisée n’est-elle pas la bonne, ce qui provoque une sorte d’indifférence de la part des médias et de la communauté des producteurs de la ville à notre endroit, même pour un événement aussi important que l’arrivée chez nous du Grand Ralphaez.
L’idée de la lettre avait été discutée entre Madeye, Ralphaez et moi mais notre bon Président a pris les devant en écrivant directement à Ciné Merveilles, apparemment dans un accès de colère, sans nous faire lire d’abord le contenu de la lettre. C’est son boulot de défendre les intérêts de Walken Production, et la considération médiatique de notre travail fait partie de nos intérêts… Et puis vous êtes là maintenant Morice, c’était ça notre but premier (rires).
MR - C'est bien gentil à vous. En plus, je vous suis redevable !
Ralphaez – Mon poste au sein de la Walken ne me permet pas d'avoir un droit de regard sur la politique plus générale de la société. Ainsi, j'ai découvert cette lettre dans votre tor... euh magazine, et j'ai de suite fait suivre un communiqué, estimant que M. Madeye avait eu entièrement raison. Mon arrivée au sein de la Walken est passée inaperçue, et ce pour des raisons un peu étranges. La Walken est mise de côté, et quand on travaille pour cette société, on s'en rend très vite compte. Pourtant, le public est toujours là, et cette société rime avec « films de qualités » pour beaucoup.
MR – La nouveauté de la Walken Production est l’arrivée de Ralphaez, ancien directeur d’AtPenumbra Production, au sein du groupe, à la tête du studio Max Zorin, en janvier 2013. Il s’agit d’une première à Gérard Merveille de voir dans une même société deux producteurs. Néanmoins, on n’a jamais su les réelles raisons - au-delà du limogeage de Ralphaez - qui vous ont poussés tout les deux à collaborer ?
J.W. – L’idée de cette collaboration m’est venue dès l’annonce du renvoie de Ralphaez de la AtPenumbra, mais celle-ci a été motivé avant tout par le respect immense que j’éprouvais alors, et éprouve encore, pour le travail de ce producteur. Je ne pouvais tout simplement pas accepter qu’une personne aussi talentueuse que Ralphaez se retrouve sans emploi à Gérardmerveille. Pour moi et mon équipe, ce n’était rien de moins qu’une aberration ! Ensuite, il est vrai qu’un lien d’amitié très fort existait déjà entre nous en raison de nos points de vue semblables sur divers sujets.
R – C'est vrai que lorsqu'il a été question de mon renvoi, j'ai de suite reçu un courrier de soutien de J.W.. Pour des raisons qu'on ignore souvent, il y a des personnes avec qui le rapprochement est immédiat. Nos avis étaient similaires sur beaucoup de points, et surtout un grand respect réciproque s'est créé. C'est peut-être idiot, mais dans le monde du « show-biz », c'est assez rare de se lier avec quelqu'un vous savez, la preuve, on nous a reproché de prendre un verre ensemble ! Le reste s'est fait naturellement et comme n'importe quelle signature de contrat.
Je pense que ma venue à la Walken avait aussi pour but de donner une image plus « sympathique » de cette boîte, souvent mal jugée. La révélation de 2012, soit le petit jeunot du moment qui fait vendre des billets, un formidable contre-poids à une société que certain ont qualifié de « vieillissante »...
J.W. - Une telle collaboration offrait aussi l’avantage d’être inédite à Gérardmerveille, donc susceptible d’attirer l’attention et de montrer aux spectateurs que les producteurs de la ville ne sont pas à cours d’idées novatrices. Comprenez alors notre déception de voir les médias dédaigner cette nouvelle…
MR – Cela aurait-il été possible lorsque l’actionnaire majoritaire était Maurice Boucher ?
J.W. – Bien entendu ! La dynamique au sein de Walken Production n’a pas tellement changée depuis la mort dramatique de Maurice. À l’époque, sa femme Elizabeth était Présidente mais je disposais d’une énorme liberté artistique et financière. Je n’ai aucun doute que la collaboration avec Ralphaez, ou même avec un autre producteur, aurait pu avoir lieu sous le « règne » de la famille Boucher, avec davantage de conditions peut-être. La vraie question serait de savoir si nous étions mûrs avant 2013, chez Walken, pour une telle collaboration, ce qui n’était peut-être pas le cas. À mon avis…
MR – M. Madeye qui détient 30% du capital de la Walken est très discrets dans les médias. Est-ce à dire qu’il n’intervient jamais dans les orientations artistiques ? dans les possibilités budgétaires pour tel ou tel projet ? Quels sont vos relations avec lui ?
J.W. – Karl est effectivement un associé discret, mais il n’est absolument pas invisible à l’intérieur de la Tour Walken. Sans lui, la société se serait sans doute déjà effondrée depuis le départ de la famille Boucher. Karl n’est cependant pas un artiste, contrairement à son fils
Jared, mais un homme d’affaire, et il en est parfaitement conscient. Je discute avec lui des orientations artistiques de Walken Prod, mais le dernier mot me revient. Ses idées sont toutefois toujours prises en considération, car il en a des bonnes et notre vision du cinéma est semblable. Jamais il ne s’est opposé au financement d’un projet que je voulais produire, mais quand il m’oppose sa volonté sur une de mes idées, c’est généralement que cette idée était mauvaise dès le départ, et je m’en aperçois rapidement par après. Il agit un peu comme un sage conseillé, en plus d’être un ami sincère depuis qu’on s’est rencontré en 2009 à l’instigation de son théâtreux de fils.
MR – Vos univers sont spécifiques. Si cela est un plus pour la Walken, n’est-ce pas problématique pour bâtir une identité à la société ? D’ailleurs, est-ce le but de M. Madeye de fonder une nouvelle image de la Walken qui serait composée de deux facettes : les choix artistiques de Ralphaez, ceux de Jérémy Walken ?
J.W. – C’est tout à fait ça Morice ! Les discussions qu’il y a eu à l’interne avant l’embauche de Ralphaez ont beaucoup tournées autour du fait qu’il amènerait avec lui un univers bien différent de celui que j’ai fabriqué pour la Walken Prod. Nous en sommes venus à la conclusion qu’il est tout à fait bénéfique de diversifier notre production, même si nous ne sommes pas une société généraliste. Le travail de Ralphaez n’est pas incompatible avec le travail de nos scénaristes actuels. C’est un peu un rayon de soleil qui apporte lumière et chaleur dans une pièce renfermée, sombre et froide.
R – Un rayon de soleil moi ? C'est triste, pour la première fois qu'on me dit ça, il faut que ce soit mon employeur ! (rires)
C'est vrai que je suis catalogué spécialiste des comédies sentimentales, donc, me voir à la Walken peut faire sourire. Cependant, mon but est d'adapté mon style à celui de la boîte, afin d'offrir des expériences inédites. C'est aussi mon travail de me diversifier, et puis c'est en prenant des risques et en tentant des nouvelles choses que l'on progresse, non ? La Walken m'offre une opportunité incroyable, devoir être toujours meilleur, ou du moins essayer de l'être.
MR – Le Conseil d’administration d’août 2012 a refusé la création du poste de directeur artistique ? N’est-ce pas une nécessité aujourd’hui pour coordonner les initiatives ?
J.W. – Les initiatives, mon brave Morice, c’est moi qui les coordonne. Si ce poste de directeur artistique avait été créé, j’y aurais soumis ma candidature. En tant que D-G, depuis 2005, je rempli les tâches administratives autant que les tâches artistiques. À peu près tout passe par moi, et les conflits s’en trouvent d’autant plus réduits. Imaginez par exemple un D-G et un directeur artistique ayant deux visions complètement différentes du cinéma. La situation serait insoutenable. Demandez à Ralphaez ; il vous dira à quel point les affaires marchent rondement chez Walken Prod ! (rires)
R – En effet, quand j'ai vu mon gigantesque bureau avec vitrage et petite terrasse donnant lieu sur un superbe panoramique de la ville, ma voiture de fonction, et surtout mon salaire, je me suis dit de suite
« je pense que je vais survivre ici ! » (rires)
MR – L’identité de la Walken a elle-même évolué depuis sa fondation en mai 2005. On a l’impression qu’à partir du moment où les sorties ont été davantage espacées dans le temps, après 2009, pour une raison que chacun connaît, il s’est opéré une rupture radicale dans les choix artistiques que vous avez fait M. Jérémy Walken, l’année 2013 en étant la concrétisation. Est-ce votre avis ? Comment expliquez-vous cette « rupture » ?
J.W. – Vous avez parfaitement résumé la situation. Après ma seconde incarcération, ma mentalité à changé, même si le processus était déjà enclenché un peu avant. J’étais un producteur perçu partout comme un maître des films d’action, et ma vie privée elle-même ressemblait assez à un film du genre. Depuis 2010, je prends davantage le temps de réfléchir aux gestes que je pose, et les films que je produits sont aussi plus réfléchis, plus introspectifs. Je peux dire que je suis plus honnête avec moi-même aujourd’hui que je ne l’étais à l’époque, et mon expérience me permet de produire des films plus personnels. Je n’aurais jamais accepté de produire un film comme « Une dernière folie » en 2005. Je n’en aurais pas eu le courage.
Une dernière Folie - Sortie le 31 août 2013
MR – Cette année, La rançon et Une dernière folie avaient en commun une vision pessimiste voir une vision fataliste de l’homme. Un thème habituel de votre part, M. Jérémie Walken. Le dernier acte que vous scénarisé Ralphaez, semble être un contrepoint à cela ? L’idée de ce film est-elle issue de la vision de Dernière folie ou des discussions que vous avez eues avec Jérémie ?
Le dernier acte - Sortie le 5 octobre 2013
R – Pas vraiment, même si Jérémie m'a déjà inspiré pour
Mais des poèmes, ça suffit pas, qui a d'ailleurs était primé.
Le dernier Acte a plus était fait comme un hommage aux artistes anonymes, et aux amoureux du théâtre.
Cependant, ce n'est pas rare que les propos de Jérémie m’inspirent, il a une âme d'artiste, de poète, deux points que j'aime particulièrement retranscrire dans mes films.
MR – Votre premier scénario pour Walken fut le premier volet de Vulgate intitulé Le jugement de Lucifer. Comment est née cette idée d’un nouveau super héros ? Quand pourra t-on voir la suite de cette franchise ?
Vulgate Le judement de Lucifer - A l'affiche le 22 juin 2013
R – Beaucoup de personnes en avaient marre des adaptations de héros, genre Marvel ou DC. J'ai fait mon
Spiderman, c'était bien, mais suffisant. Je voulais explorer d'autres horizons, tenter de faire vivre un nouvel héros, qui se ferait un nom à Gérardmerveille. Comme j'étais sous contrat avec la Walken, j'ai imaginé un héros, qui je pense, correspond bien à ce que peut faire la boîte. Sombre, violent, mystérieux, quelque chose d'atypique, de différent, pour mettre d'accord plusieurs types de spectateurs.
La suite est déjà écrite, il faut que je la soumette au contrôle de J.W. et ce sera bon.
Mais je crois qu'aux dernières nouvelles le casting était indisponible, retardant le tournage. De toute façon, j'ai égaré le script ! Je vous le dis, ce bureau est trop grand ! (rires)
Vulgate 3 va franchir un nouveau pallier dans la violence, en touchant à un sujet très sensible, voilà les âmes sensibles averties.
MR – Ralphaez, allez-vous un jour scénariser et réaliser un film pour la Walken ? Depuis Moi et les femmes (août 2012), vous n’êtes pas retourné derrière la caméra. Est-ce à dire que scénarisé vous suffit ?
R – C'est à dire que mes performances en tant que réalisateur ont été plutôt médiocres. Je me sens en effet plus à l'aise à l'écriture que caméra en main. Cependant Jérémie m'avait fait une proposition sur le sujet, si elle tient toujours, nous en discuterons, et pourquoi pas....
MR – Avec The Last Travel, vous abordez un genre nouveau pour vous : la science fiction. Pourquoi ce défi ?
Last Travel - En salle depuis le 14 septembre 2013
R – Alors là tu pousses le bouchon un peu trop loin Morice ! (sourire) J'ai déjà produit quelques films de science-fiction, même si je ne les aient pas écrit.
MR - Ah ben flûte ! Le documentaliste de Flash' a bien merdé sur ce coup là ! Quel incapable ce gus !
R - Et puis ce n'est en rien un défi pour celui qui écrit, par contre, et là je dis bonne chance au réalisateur, la SF est un genre qui demande une rigueur extrême au niveau de la réalisation, et une maitrise de plusieurs genres. D'autant que le film est assez grand public.
MR – Allez-vous réaliser des comédies sentimentales qui avaient bâti la renommée d’AtPenumbra Production ?
R – Bien sûr. Je suis venu pour ça, faire ce que je sais faire, au service d'une autre boîte. J'en ferais donc une, mais plus adaptée à la société, et j'espère surprendre un peu. Surtout qu'au fond, Jérémie adore ce genre, il faut le voir, il ne décolle pas de son fauteuil et il ne faut surtout pas le déranger pendant
« les feux de l'amour » ! (rires)
J.W. – Holà holà ! J’espère que vous n’allez pas publier ça Morice ! J’ai une réputation de dure à cuire à tenir moi ! (rires)
MR – Si ! Si ! C'est assez amusant mais finalement guère surprenant !
M. Jérémy Walken : laissez-vous vraiment « carte blanche » a Ralphaez ? Au-delà, est-ce que vous échangez sur vos projets respectifs, ces derniers prenant une nouvelle forme suite au regard de l’autre ?
J.W. – On peut dire que je laisse carte blanche à Ralphaez, mais pas pour tout. Il est clair que s’il me présente un scénario honteux, je ne permettrai pas la production du film, mais sérieusement, quels sont les risques ? De même, les adaptations sont prohibées chez Walken, et je ne pense même pas l’avoir dit à Ralphaez tellement ce point me paraît évident. Pour le reste, je lui laisse une liberté artistique totale, la production prochaine d’une comédie sentimentale en étant l’exemple le plus probant.
Pour l’instant, en cette première année de collaboration, je n’interviens pas sur les projets de Ralphaez et lui n’interviens pas sur les miens. Je me contente de faire produire les affiches, de tenir les séances de castings et d’assurer la promotion de ses films. C’est important pour moi de ne pas interférer dans le processus créatif de Ralphaez. Les clauses de son contrat sont d’ailleurs établies dans cette optique. L’avenir n’est pas écrit mais il n’est pas exclu de complexifier prochainement notre collaboration. Je crois d’ailleurs que Ralphaez aimerait relever de nouveaux défis…
R – Je ne suis en effet pas brimé. Et je m'arrange pour présenter des scénarios corrects à J.W., les mauvais, ils sont pour Alex (NDRL : Mr Hickey, co-directeur du studio Max Zorin) ! Cependant, Mr Walken est trop bon prince pour le dire, mais une fois, je lui ai proposé un titre des plus nuls, j'en ris encore tellement j'ai honte. J'ai tenté de faire croire que l'idée venait de Mr Hickey, mais en vain ! (rires)
MR – Pouvez-vous nous en dire plus sur Ultime révolte, le film qui représentera la Walken pour le concours Halloween du 26 octobre lancé par Quentin Film ?
Ultime Récolte - Scénario : J. Walken - Sortie le 26 octobre 2013.
J
.W. – Tout d’abord le titre n’est pas
Ultime révolte, mais
Ultime récolte. Mais je concède que l’affiche est peut-être un peu sombre pour permettre de bien lire ce qui y est écrit.
C’est un film qui détonne un peu de nos productions habituelles, que j’ai finalement scénarisé moi-même, nos autres scénaristes étant surchargés en ce moment. Le sujet n’est pas très original, mais j’ose croire que l’approche basée sur la fête d’Halloween l’est davantage. Je ne veux pas d’avance dévoiler l’histoire mais je peux dire qu’il s’agit d’un drame à faible budget traitant du pardon. Un film bateau quoi… (rires)
MR – Le contrat de Ralphaez à la tête du studio de Max Zorin sera rediscuté en février 2014. Y a t-il déjà une position arrêté ? Un désir de continuer cette aventure commune ?
J.W. – De mon côté, il est évident que je désire poursuivre cette aventure. Ralphaez a déjà rempli les conditions de son contrat, soit la production d’au moins trois films, et je suis entièrement satisfait du travail qu’il a accompli. Le Conseil d’administration a aussi fait connaître sa satisfaction et sa volonté d’offrir un nouveau contrat pour Ralphaez en 2014.
R – Je suis heureux d'avoir pu offrir une vision un peu différente, et on est toujours satisfait quand le patron l'est aussi ! Trois films était une base des plus généreuses, de toute façon, tant que je fais des scénarios que je pense être de qualité, je les transmet.
J.W. - Maintenant, il est clair que cette collaboration peut être redéfinie et améliorée, pour qu’elle convienne mieux aux intérêts de tous, y compris des spectateurs. Du côté de la direction, nous voulons entendre les demandes de Ralphaez avant d’élaborer de nouvelles clauses contractuelles. Les discussions ont d’ailleurs déjà été entamées.
R – Soyons honnête, j'ai moi même demandé que mon poste soit réétudié. Je souhaite bien entendu poursuivre l'aventure au sein de la Walken, mais je souhaite aussi évoluer, prendre de nouveaux risques, avoir de nouvelles responsabilités. Je serais donc très attentif aux propositions du CA.
MR – M. Jérémie Walken : vous êtes un « ancien » de Gérard Merveille et quelques producteurs comme ceux de Prod’Artaud ou de la PRNA vous voue une admiration sans borne. Malgré votre parcours, vous faîtes figure d’un « sage ». Avez-vous conscience d’incarner cela ? Est-ce que cette étiquette vous déplaît ?
J.W. – Moi, un sage ? Pouahahaah ! J’aimerais bien l’être. Je miserais davantage sur cet ancêtre d’Ari G ou ce brave Morcar pour la sagesse.
Je me considère plutôt impétueux et virulent… Mes très nombreuses prises de position souvent contestables et contestées le prouvent à mon avis. Je n’ai jamais hésité à monter aux barricades pour défendre mon point de vue, quitte à provoquer des tempêtes et m’attirer des mauvais regards. Si mes amis
Rrose Sélavy et Riri2 considèrent cela comme de la sagesse, je ne vais pas les contredire, mais d’autres personnes seraient certainement moins gracieuses envers moi dans leur parole.
Je veux aussi dire que malgré mon ancienneté, je continu d’apprendre dans le métier. Beaucoup de producteurs plus jeunes ont actuellement droit à mon admiration, à commencer par Ralphaez bien sur, mais aussi Riri2 et Rrose Sélavy, ces deux derniers ayant eu une influence importante dans certains de mes choix depuis leur arrivée en 2010. Si certaines personnes m’admirent de quelque manière que ce soit, ce dont je doute malgré vos dires Morice, j’espère simplement que c’est pour ce que j’ai accompli depuis qu’ils me connaissent et non pour ce que j’ai pu faire il y sept ou huit ans, ou simplement parce que je suis un « ancien ».
R – Pardon, mais je profite moi aussi de l'occasion pour faire part de mon admiration envers Ari Golan. Un homme remarquable et très humble malgré tout ce qu'il a fait. J'étais attristé lorsqu'il n'a rien gagné aux GM Awards, et je n'oublie pas un certain «
Teletubbies – Motion Picture » (sourire)
MR – Quel regard portez vous sur Gérard Merveilles ? Partagez-vous le pessimisme de certains sur l’avenir du cinéma ?
J.W – Je ne vous cacherai pas qu’il m’arrive de ne pas dormir la nuit en pensant à l’avenir du cinéma à Gérardmerveille, surtout quand j’entends qu’un film sur les Teletubbies pourrait prochainement voir le jour, mais je ne suis pas accablé de pessimisme.
J’ai vécu la période d’effervescence de 2005, le paradis artistique de 2007 et 2008, j’ai rattrapé mon retard en visionnant presque tous les films sorties en salle pendant mes séjours en prisons de 2006 et 2009-2010, bref, j’ai vu pas mal de chose depuis mon arrivée ici.
Je pense que la période actuelle en est une d’essoufflement. Les vieux producteurs doivent reprendre leur souffle et trouver de nouvelles idées. Les nouveaux doivent apprendre la stabilité, la régularité, s’ils ne veulent pas disparaître dans un feu de pailles. Je suis confiant de voir les choses se replacer dans les prochaines années.
L’avenir du cinéma à Gérardmerveille passe maintenant surtout par la publicité. C’est par ce moyen que nous pourrons renouveler notre « stock » de producteur et relancer l’activité vers son niveau d’autrefois. Je ne crois pas que le cinéma que nous faisons soit destiné à s’éteindre. Il y a encore tant d’histoire à raconter !
R – Je suis plus jeune, je n'ai pas connu ce que certains appellent « l'âge d'or de GM ». Je constate juste que par rapport à là d'où je viens, à savoir Fundanse, je n'ai pas de raison de me plaindre. Et puis il y aura toujours du talent, la vie est un cycle, il faut juste un petit coup de pouce ou que certaines personnes montent au combat de temps en temps.
Et puis je ne vais pas cracher sur les jeunes producteurs, j'en suis moi-même un !
MR – Sur un tout autre sujet, les municipales de 2014 se profile. On ne vous sent pas sur la même longueur d’ondes. En même temps, votre position, M. Walken, semble difficilement cernable puisque vous avez été l’un des soutiens de Molchany en 2010. Pouvons nous en savoir plus à ce sujet ?
J.W. – Soutien à Molchany en 2010, soutien au PAC en 2006. Vers qui ira mon soutien en 2014 ? Vers le vainqueur aux élections, sans doute ! (rires).
Vous avez raison Morice de dire que ma position n’est pas facile à cerner. Je n’étais pas aussi flou politiquement avant de déménager à Gérardmerveille !
Ma situation ici est cependant plutôt complexe. Je suis maintenant un véritable bourgeois selon la définition marxiste du terme. Je ne peux plus prôner la révolution car je devrais pour ça mettre ma propre tête sur le billot. Je suis donc devenu, bien malgré moi, une sorte d’opportuniste politique qui vote pour le candidat plutôt que pour le parti, selon les propositions de celui-ci et les bienfaits qu’il compte apporter au milieu du cinéma ou de l’art en général, le milieu où je travaille avec tous ceux que je connais. Cette attitude m’a fait perdre au moins trois bons amis au sein du PAC en 2010, quand j’ai appuyé William Molchany. Combien vais-je en perdre en 2014 si je vote pour le PAC, le PG ou le PPP ? Un seul probablement : Will Molchany (rires)
R – Si je peux contribuer à populariser le PPP (NB - Parti Populaire Pondéré, centre-droit, candidat non encore déclaré), alors je le ferais. J'ai d'ailleurs participé grâce à mes revenus à son émancipation. Vu que j'ai refusé le poste de 1er secrétaire, pour venir travailler chez la Walken, il leur manque juste un candidat maintenant. C'est cependant une belle récompense pour ce parti si jeune, d'être cité dans les médias. Remarquez, vu le nombre croissant de chômeurs, c'est peut-être sa chance.
En tout cas aillant moi-même une « maitrise des administrations » (le diplôme), je leur donne sans problème quelques conseils, et je devrais bientôt financer une partie de leur campagne s'ils participaient aux municipales, ainsi que rédiger certains discours...
N'oublions pas que j'ai participé à sa création.
La victoire est déjà là, un petit parti pour de grands rêves. Pour le reste, c'est aux gens de faire leur choix...
Retrouvez les interview de Morice Risse sur ce fil :
* Mamzelle Divine (Divine Mouvize), page 20
* Quentin LDG / Malek Ouasetine (Quentin Films / PRNA), page 20
* Jérémie Walken / Ralphaez (Walken Production), page 23