***** Taxation des bénéfices pour les majors du cinéma : le maire Molchany prend sa majorité à revers *****Lors d'un Conseil Municipal amené à rester gravé dans les mémoires, le Maire William Molchany a fait part de sa très grande satisfaction suite aux annonces récentes du Président Lestrade.En effet, si l'information est restée relativement hors d'atteinte du grand public, les milieux d'affaires et de la finance se souviennent eux, de la décision prise récemment par le Président de taxer les plus-values réalisées par les entreprises cinématographiques au-delà d'un certain seuil : désormais, la loi - dite "loi du Jeu" du nom du parlementaire Raymond Jeu qui en est à l'origine - impose que toutes les compagnies sont tenues de reverser l'intégralité de leurs bénéfices à partir du moment où leur en-cours dépasse un total de 2 147 373 647$.
Cette réversion peut prendre la forme d'un impôt ou d'un investissement dans des structures culturelles, une aide au développement, etc. Il est dit que le Président lui-même n'aurait rien pu faire pour empêcher l'adoption de cette loi,
"pour des raisons techniques".
Le Ministère des Finances a immédiatement tenté de minimiser la portée de cette nouvelle taxation qui pénaliserait la compétitivité des plus grandes compagnies du pays :
"Cela ne concernera que quelques structures, même pas cinq dans le pays tout entier". A l'époque où le couperet est tombé, personne n'a trouvé à y redire comme si la décision, appliquée de fait, avait assommé toute opposition. A Gerardmerveille en tout cas, nul n'avait souhaité s'exprimer sur le sujet du côté des politiques.
Ailleurs, Morcar Prod et la division locale de la GCP avaient dans un communiqué commun fait part de leur
"inquiétude" à Baltimore, Angora - Production avait dénoncé une
"inqualifiable chasse au pays qui se lève tôt" à Orson Welles. A Stanley Kubrick des représentants de la Quentin Ltd. Film Production annonçaient
"pourvoir continuer à vivre longtemps avec ça...", la compagnie ayant atteint la limite imposée une paire de fois. Mais à Gerardmerveille, rien n'y personne n'émettait d'opinion sur le sujet, comme si ce dernier était devenu tabou.
Jusqu'à hier soir où, lors de son habituelle intervention d'ouverture du Conseil Municipal,
le Maire William Molchany a encensé la décision du gouvernement, prenant l'assistance à rebrousse-poil - et en particulier son allié, le conseiller-producteur Gérard Cousin :
"C'est une décision juste qui permettra de développer la pluralité culturelle dans nos villes. Les réversions ne serviront pas seulement à développer l'Art et l'Essai cinématographique mais aideront plus généralement le financement de la culture, du théâtre, de la presse, des arts vivants, de la musique - voire du sport. La ville ainsi, se retrouve détachée de tout subventionnement culturel, fonction désormais dévolue aux fonctionnaires du Ministère. Les comptes de la Ville remercient le Président Lestrade pour ce geste fort."A la sortie du conseil, G. Cousin n'a pas souhaité faire de commentaire. Il faut dire que si sa compagnie est très loin de payer ce nouvel écot, le cas de celles de ses amis Morcar - menacée à terme - et Ari G. semble plus problématique.
A la question
"MMP paye-t'elle la taxe ?", la réponse a fusé, cinglante, de la part de leur Direction Financière :
"Nous nous sommes mis en conformité avec les nouvelles règles fiscales depuis le 1er août 2015", manière de sous-entendre que la compagnie a atteint le plafond de son en-cours à cette date. Les sommes concernées par la réversion ne nous ont pas été communiquées ni par la compagnie ni par l'administration. Il est même probable que la Loi-Jeu oblige MMP à procéder à de nouveaux investissements d'importance, afin d'y échapper.
Mais cette loi à terme, ne risque-t'elle pas de décourager nos producteurs les plus aisés ? Plus de deux milliards de dollars d'en-cours est effectivement une somme assez énorme pour investir - mais tout investissement appelle à des résultats, et si ces derniers ne peuvent dépasser un palier, quelle sera la réaction des
majors quand ces dernières seront plus nombreuses à être concernées ?
Valéry Gaillard